Ces particuliers qui louent leur logement comme espace de coworking
https://coworking-compiegne-la-plage.fr/particuliers-louent-logement-espace-de-coworking/TÉMOIGNAGE – Louer tout ou partie de votre logement en espace de travail et de convivialité pour des entrepreneurs, c’est ce que propose une start-up française. Rencontre avec une propriétaire qui travaille depuis son domicile et en profite pour le louer.
Lors d’un séjour à San Francisco, Florian Delifer, un entrepreneur français a occupé un appartement qui faisait à la fois office de lieu de vie et d’espace de travail. De cette expérience est né le concept d’OfficeRiders. Cette start-up, surfant sur la vague de l’économie collaborative, permet non pas de louer son appartement à des touristes, mais à des entrepreneurs en quête d’espaces de travail.
Le Figaro Immobilier a voulu tester les services de cet Airbnb version bureaux, en s’installant toute une matinée chez un particulier membre du réseau. La start-up nous a ainsi mis en contact avec Laurence, qui nous a accueilli chez elle à Clamart (92) pendant toute une matinée. Reconvertie depuis peu en consultante indépendante pour des entreprises, cette ancienne directrice export a choisi de travailler depuis son domicile. «Je travaille chez moi à temps plein. Je voulais un mode de travail différent, qui me permettrait d’être flexible et autonome», raconte-t-elle.
Très impliqués dans la vie de leur quartier, Laurence et son mari ont conçu leur maison comme un lieu ouvert et plein de vie, propice aux échanges. L’activité ne cesse en effet jamais dans cette belle demeure d’architecte: le couple accueille souvent leurs voisins à l’occasion de fêtes de quartier, de concerts, et même de représentations théâtrales jouées par des amateurs et des semi-professionnels habitant le quartier. Des étudiants étrangers sont logés dans la chambre d’amis, et depuis peu le couple accueille des travailleurs nomades à la recherche d’un lieu calme et atypique. «J’ouvre ma maison deux jours par semaine à des coworkers ou des entreprises qui souhaitent organiser des sessions de travail dans un lieu agréable», explique Laurence.
La campagne à dix minutes de Paris
Le lieu a en effet plus de charme qu’un immeuble de bureaux classique. En entrant, on découvre une magnifique maison d’architecte, à la décoration d’inspiration chinoise, souvenir de quatre années d’expatriation dans le pays. L’intérieur, très lumineux est composé de deux plateaux de 80m², qui peuvent accueillir jusqu’à trente postes de travail, avec une cuisine-bar où on peut se servir en boissons chaudes ou fraîches. L’atout majeur de la maison se trouve néanmoins à l’extérieur. Les travailleurs de passage disposent en effet d’une grande terrasse en teck avec jardin paysager où l’on trouve une ruche et même quelques poules! Un air de campagne à quelques minutes de Paris…
Tout est fait pour que les coworkers se sentent chez eux. En arrivant, Laurence nous accueille en effet autour d’une tasse de café. C’est pour elle «l’occasion de faire connaissance et d’organiser la journée». Les travailleurs choisissent le lieu de la maison où ils souhaitent travailler, mais également l’heure des pauses (un ping-pong ainsi qu’un baby-foot sont à disposition pour se défouler) et du déjeuner, où tout le monde se réunit pour partager un repas fait maison. «Je fais le repas moi-même, c’est important pour moi que les gens se sentent vraiment accueillis, et n’aient pas l’impression de juste payer un service», insiste la jeune femme.
Un échange «gagnant-gagnant»
L’autre avantage du service réside dans son prix. Pour une journée, il faut compter 14 euros pour un coworker seul sans les extras. Un prix attractif, à peu près équivalent au prix des espaces de coworking plus classiques. L’atmosphère sereine du lieu favorise, selon Laurence, l’efficacité de tous et crée une vraie émulation entre les différents travailleurs présents sur place. «Très souvent, les coworkers présents autour de la table partagent leur expérience et leur expertise. Une vraie intelligence collective se met en œuvre», souligne-t-elle. Parfois les échanges de la journée se poursuivent au-delà et peuvent même aboutir à des projets communs. «Un jour, un groupe de cadres en reconversion est venu chez moi, ainsi qu’un ingénieur en informatique venu travailler seul. La mayonnaise a pris et ils ont fini par s’associer pour créer un site web», raconte Laurence.
La propriétaire ne regrette pas d’avoir rejoint la communauté OfficeRiders. «Certaines personnes sont moins ouvertes à l’échange que d’autres, mais je n’ai jamais eu de mauvaise expérience», précise-t-elle. Laurence y trouve ainsi une satisfaction tant sur le plan personnel que professionnel. «Avoir des personnes qui travaillent autour de moi favorise ma concentration. Au-delà de l’aspect lucratif, cela me permet aussi de stimuler la rencontre et l’échange avec des personnes différentes, en allant plus loin qu’une simple relation de travail», conclut Laurence.